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Les conséquences de l'ouverture des mines

Un afflux de population               

La conséquence la plus tangible est l'afflux de population et ce dès 1870. Les habitants de Chavigny ne se faisaient guère au travail de la mine. Arrivent alors des immigrés venus de divers horizons : des Belges, des Luxembourgeois, des Alsaciens, des Savoyards, des Italiens parlant français car originaires du nord du Piémont et du Val d'Aoste, des personnes venues des Vosges (de Ronchamp, de Belfort), du Jura, du Massif-Central en particulier du Puy (on retrouve " la petite Auvergne " à Chavigny). Au début, les étrangers sont montrés du doigt; ils ignorent les usages ruraux - on parle de chapardages - et entre 1870 et 1890 ils n'ont pas accès au conseil municipal. Les étrangers rencontrent des difficultés pour se loger, les mineurs vivant dans des baraquements en planches. Beaucoup d'immigrés repartent sauf les Auvergnats. De toutes façons, l'augmentation démographique est très rapide du fait de la jeunesse de la population des mineurs. Ainsi, de moins de 500 habitants en 1850, le village compte 1240 habitants en 1906.

L'amputation d'une partie du territoire

Une conséquence indirecte sera en 1910 l'amputation d'une partie du territoire de Chavigny : 87 ha sur un territoire qui en comportait 775, avec en particulier la perte de l'entrée de la mine du Val de fer (voir le N° 19 des Infos-municipales). M. Bonnefont a toutes fois rappelé quelques données : la population ayant plus que doublé, la commune assez pauvre ne parvient plus à faire face aux besoins scolaires et aux besoins en eau de tous ses habitants. L'école doit refuser de nombreux enfants, les classes comptant déjà 50 à 70 élèves. Aussi les habitants du bas du village sont-ils contraints d'aller à Neuves-Maisons pour quérir de l'eau et scolariser leurs enfants. Tout naturellement ils demandent leur rattachement à la commune de Neuves-Maisons. Leur pétition de 1902 aboutit en juin 1910 sur avis du ministère... la Société de Haute-Moselle ayant pesé sur cette décision.

Vers un village dortoir

 
Une troisième conséquence évoquée est le fait que Chavigny devienne peu à peu un village-dortoir. Vers 1905, la mine est électrifiée et les chevaux sont devenus inutiles. De même, grâce à l'électricité, le tramway fait son apparition à Chavigny en 1910-1911. Maintenant, une partie des habitants du village peut travailler aisément hors de la localité. C'est ainsi que peu à peu Chavigny devient un village-dortoir.