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Aux origines


Caviniacus au Moyen-Age

 
L'histoire des premiers siècles de Chavigny se perd dans la nuit des temps, et cela est bien normal, pour une localité d'une si minime importance.

Si l'on en croit l'étymologie, le nom que portait le village au Moyen Age, Caviniacus, qui a donné d'abord Chevaini, Chevenei et Chevegney avant d'aboutir à l'orthographe actuelle, serait d'origine gallo-romaine, mais cela ne nous avance pas beaucoup: il faudrait des preuves archéologiques pour affirmer que l'établissement humain portant ce nom se trouvait bien sur le même site.
Les textes sont encore muets pendant la première partie du Moyen Age, et seule l'archéologie nous laisse croire que le site de Chavigny fut bien occupé par un petit
 
groupe de métallurgistes établis au-dessus du village actuel, près de la limite de la forêt et non loin de l'affleurement du minerai de fer.

Des restes de bas-fourneaux, pouvant remonter aux VIe et VIIe siècles, ont été identifiés lors des fouilles entreprises pour aménager le lotissement du Haldat, mais compte tenu de la pente, on peut supposer que l'établissement primitif se situait un peu plus haut, au lieu-dit La Crassière, où des fragments de scories contenant du fer et des morceaux de charbon de bois ont été depuis longtemps signalés.

Les premiers textes et l'arrivée de moines

Les premiers textes n'apparaissent qu'avec les moines, ce qui est logique, puisqu'ils étaient alors les seuls à savoir écrire. Ce sont d'abord les moines de l'abbaye de Saint-Vincent de Metz, fondateurs du prieuré de Sainte Lucie à Neuves-Maisons. Ils organisent au XIIe siècle la paroisse de Chaligny, dont Chavigny était une simple dépendance. Ils en perçoivent la dîme et notamment la cire qui sert à la fabrication des cierges: il y avait certainement des ruches en bordure de la forêt. La petite église de Chavigny était placée sous l'invocation de Saint Blaise, ce qui explique que l'ancien village ait été quelquefois désigné sous le nom de Saint-Blaise, qu'on retrouve aujourd'hui dans le Quartier qui porte ce nom.

Des moines aux seigneurs

Quelques années plus tard arrivent les moines de l'abbaye de Clairlieu, fondée en 1159 dans la clairière de ce nom. Divers textes montrent que ces moines avaient obtenu le droit d'exploiter le fer des mines du ban de Chaligny ou des environs, et ils n'étaient pas les seuls à le faire: on cite aussi ceux de Beaupré, de Mureau, de Flabémont, très intéressés par ce précieux métal. A cette époque, les établissements métallurgiques ne se trouvent plus sur les hauteurs ; ils sont descendus dans les vallées: les moines battent maintenant le fer à l'aide de marteaux actionnés par la force hydraulique.

Il est permis de croire que le moulin mentionné en 1291 au dessous de l'étang de Chavigny, près du bois de Chanois, servait à fabriquer du fer. On doit situer l'emplacement de ce moulin à la Vieille Forge, aujourd'hui sur le territoire de Neuves-Maisons, mais qui appartenait bien autrefois à Chavigny.
Ce seraient donc les moines qui, les premiers, auraient commencé à mettre en valeur le fond du vallon du Mazot; mais il restait encore très marécageux sur une grande partie de son cours.

Ces richesses ne laissèrent évidemment pas insensible le comte de Vaudémont, qui imposa sa suzeraineté et dut placer à Chavigny un de ses vassaux. De brèves mentions nous font croire qu'il a existé au XIVe et au XVe siècles une famille seigneuriale de Chavigny, dont nous ne savons pratiquement rien. C'est sans doute elle qui a construit la tour, qui fut appelée dans la suite Tour Saint-Blaise. Ce furent des siècles difficiles, à cause des rivalités féodales. Chavigny fut certainement englobé, et probablement détruit, lors des guerres qui eurent pour enjeu le comté de Chaligny, en 1363, puis en 1468.

200 habitants en 1425

 
Vers 1425, nous savons qu'il existait tout de même à Chavigny une quarantaine de "conduits" (de fumée),
c'est-à-dire de familles possédant un foyer et une cheminée, et soumises à l'impôt. Cela correspond à une
population qu'on peut estimer à 200 habitants environ. Il n'y a à cette époque que 67 feux à Chaligny et 11 à Neuves-Maisons.
Mais les guerres qui ont suivi, entre Lorrains et Bourguignons, ont certainement dépeuplé le village, que les habitants soient morts ou qu'ils soient allés chercher refuge à Nancy, ville close de murailles et défendue par le duc. Dès 1475, René II accorde des lettres de sauvegarde aux habitants de Chaligny, Chavigny et de Neuves-Maisons, en promettant de les défendre, afin de repeupler ces villages.

Paix et prospérité

 
A la fin du XVe et au XVIe siècle, Chavigny connaît enfin, sous la conduite d'une nouvelle maison seigneuriale, une période de paix et de prospérité. Le duc a confié le fief de la Tour Saint Blaise à l'un de ses officiers, Robert de Molnet. Mais celui-ci ne réside pas sur place: il a confié le pauvre logis de la tour à un habitant qui est son régisseur et porte le titre de "châtelain"; les terres qu'il possède sont louées à deux fermiers.
Plusieurs maisons du village appartiennent en outre aux religieux de l'abbaye du Clairlieu. C'est l'époque où l'on commence à mettre en valeur par des drains et des
labours les terres autrefois marécageuses, à cause de l'abondance des sources, qui se trouvaient vers la base du versant. Jusqu'alors, toutes les maisons, à l'exception du moulin, se trouvaient aux abords de la tour et de la vieille église, c'est-à-dire au Quartier Saint-Blaise.
Désormais, on crée des fermes en contrebas, au quartier de la Rosière (c'est-à-dire Roselière) et ce mouvement s'accompagne d'une descente progressive de la route principale conduisant à Nancy, qui passait autrefois à la limite du bois.