Vous êtes ici :

XVIIIème Siècle


À l'époque de Stanislas

 
C'est à l'époque de Stanislas (1ère moitié du 18e siècle) que la route principale est “descendue”, devenant la route de Neuves-Maisons et qu'un nouvel axe est ouvert : la rue de Nancy et sa fameuse épingle à cheveux.

En 1789, Chavigny compte alors 150 à 160 maisons, toutes alignées le long de cet axe, exceptées quelques maisons rue du Pressoir (peut-être une survivance de l'ancien axe), 150 à 160 foyers donc, qui représentent une population de 400 à 500 personnes.

On peut distinguer alors trois catégories sociales :
  • la première, celle des laboureurs, six à huit foyers, se reconnaît à son habitat (maisons à porche ou à porte cochère), à la possession de quelques hectares et d'un train de culture (charrue et attelage de chevaux).
  • la seconde catégoire, la plus représentée à Chavigny, est celle des vignerons plus ou moins aisés, disposant de quelques ares à un hectare. Cette catégorie s'enrichira au 18e siècle car la nouvelle route ouverte vers Nancy permettra aux vignerons de vendre leur vin à la ville. D'ailleurs, la réfection de la route de Toul à Flavigny entraînera des protestations de la part de vignerons chavinéens concurrencés, de fait, par le vin de Toul. En 1820, si les vignerons s'appellent eux-mêmes "propriétaires", ils sont bien souvent également des artisans : ferronniers, tonneliers... même l'instituteur était aussi ou vigneron ou tonnelier.
     
  • enfin, la troisième catégorie est composée de manouvriers dits aussi journaliers, qui ne possèdent rien et pour la plupart ne sont pas des descendants de Chavinéens... des immigrés de la Lorraine en quelque sorte : originaires de Bayon ou des environs.

Il faisait bon vivre à Chavigny...

 
En effet, les habitants, s'il devaient s'acquitter de la dîme, échappaient par contre aux contraintes et aux droits seigneuriaux.
La famille de Haldat avait vendu ses terres et émigré à Gondrecourt au 18e siècle ; il n'y avait donc plus de seigneur à Chavigny. Autant de corvées et de redevances en moins !

Les habitants de Neuves-Maisons, eux, doivent non seulement s'acquitter des droits seigneuriaux mais aussi doivent entretenir le prieuré fondé vers 1100 et alors tenu par les Jésuites.
Ceci sans doute explique qu'il y ait eu à Chavigny assez peu de tensions pendant la Révolution de 1789, contrairement à Neuves-Maisons qui connut beaucoup plus d'engagements révolutionnaires.
En dépit de cette différence, la population de Neuves-Maisons augmente plus rapidement qu'à Chavigny, et ce dès avant la Révolution. Certes, Neuves-Maisons jouit d'une situation commerciale plus favorable, à un carrefour de routes : cet atout de centralité se traduit par un plus grand nombre de constructions...tandis qu'à Chavigny, entre 1800 et 1850, la population stagne et s'élève à environ 500 personnes : on évite d'avoir trop d'enfants afin de ne pas morceler les terres...